31e méditation : Commémoration de tous les fidèles défunts
L’église célèbre dans la joie la fête des « éternels vivants », de tous ceux qui nous ont précédés, encore en route, vers la Maison du Père. Certains sont de notre famille, qui furent des croyants, qui sont morts dans l’amour de Dieu et qui participent maintenant, ou pas encore, à sa gloire. L’église nous présente la lecture des Béatitudes que nous entendons Jésus raconter en parabole : le Jugement Dernier. C’est l’inauguration de la fête éternelle évoquée en termes de noces, de banquet, de joie du Royaume, qui nous est destinée. Ce sont des réalités à laquelle s’éveille l’esprit humain quand le passé, le présent et le futur seront désormais dépassés.
Méditons sur ces paroles profondes. Le tableau du jugement dernier est un discours de Jésus qui décrit le passage du Royaume de Dieu caché et prêché au Royaume manifesté à la fin des temps. La pointe du discours est dirigée vers e qu’on pourrait appeler la prophétie éthique. Elle souligne l’importance des actes d’amour, c’est-à-dire le secours aux plus petits. Ici, on se sait responsable de ce qu’on fait, de ce qu’on deviendra, si l’on prend plaisir à vivre pour soi-même. Le critère du jugement, c’est l’amour. Tout être humain qui vit l’amour appartient de quelque façon à Jésus. Le Fils de Dieu voit son frère dans tout misérable. Il s’est solidarisé avec ceux qui ont besoin de secours, quelles que soient leurs dispositions intérieures.
Les détresses humains évoquées ici par Jésus sont tout à fait courantes : des hommes nus, malades, exilés de leur patrie, c’est-à-dire sans droit et sans protection, en prison et affamés. C’est avec tous ces petits ou malheureux de la terre que le Fils de Dieu s’est identifié. C’est dans le soulagement apporté à ces misères les plus élémentaires que les bénis du Père ont exercé leur amour. C’est dans les gestes ordinaires quotidiens que se joue la destinée de chacun. Au jugement dernier ce ne sont ni les intentions (l’enfer est pavé de bonnes intentions) ni les sentiments qui comptent, mais les gestes concrets de secours. Le critère capital du christianisme, c’est l’action et non la connaissance, l’action charitable posée envers tout homme dans la misère ou voué à l’oppression. Ce qui compte à présent c’est ce que chacun aura effectivement accompli. Jésus se cache dans ceux qui ne comptent pour rien aux yeux des hommes.
Bon dimanche !
P. Thomas MBAYE















