Méditation du mois mars 2023
Bonne montée vers Pâques en compagnie de Jésus
Depuis le mercredi des Cendres, nous avons entrepris le temps du Carême. C’est une grande aventure qui nous engage sur la route de Jérusalem avec Jésus. C’est un parcours spirituel qui sera illuminé par la célébration de la Vigile pascale. Cette année, les textes des dimanches du temps de Carême nous feront réfléchir sur nos engagements baptismaux. Nous cheminerons vers Pâques, en compagnie de nos frères et sœurs baptisés et en compagnie des catéchumènes qui se préparent au baptême.
Pour nous les baptisés, le Baptême n’est donc pas un rite du passé. Il est la rencontre avec le Christ qui donne forme à notre existence. Cette réflexion éclaire bien le geste de l’imposition des cendres qui exprime la reconnaissance de notre état de pécheur et d’«être limité». Nous recevons notre grandeur de l’amour d’un Dieu Père qui aime et qui fait miséricorde.
Pendant ce temps de Carême, nous lirons des textes évangéliques stimulants pour les baptisés que nous sommes. L’Église à travers les textes proclamés, en particulier les textes des Évangiles des dimanches, nous conduit à une rencontre plus profonde avec le Christ et nous invite à poser de nouveaux pas à sa suite. Cette suite n’est malheureusement pas toujours ensoleillée.
La lecture du premier dimanche de Carême vient éclairer notre condition terrestre. Satan est décrit comme « l’accusateur de nos frères, celui qui les accusait jour et nuit devant notre Dieu. » (Ap. 12,1) Il est jaloux de nous, de notre vocation chrétienne, de notre position de fils et de filles de Dieu dont nous portons l’image. Cela lui est insupportable. Comme diviseur, il accuse Dieu devant les hommes et accuse les hommes devant Dieu. Il ne se présente jamais à nous comme Satan, mais comme compagnon, ami, familier. Le combat victorieux de Jésus sur les tentations qui inaugure le temps de sa mission, est un appel à prendre conscience de la présence du Malin en nous et autour de nous.
L’Évangile du deuxième dimanche du Carême nous fait contempler la gloire du Christ qui anticipe sa résurrection et annonce la divinisation de l’homme. C’est l’Évangile de la Transfiguration du Seigneur. « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, qui a toute ma faveur, écoutez-le ». Ces paroles nous invitent à quitter la rumeur du quotidien pour nous plonger dans la présence de Dieu et nous mettre à son écoute. C’est lui seul qui les paroles de la vie éternelle.
Au troisième dimanche de Carême. L’histoire de la Samaritaine au puits de Jacob présente Jésus qui donne l’eau vive de son pardon et de sa grâce, pour la vie éternelle. Seule cette eau, qui nous est donnée par le Fils, peut étancher notre soif de Dieu. C’est lui qui nous donne par amour, la vie du Baptême, gage de résurrection et de gloire avec Dieu. Tous les chrétiens et tous ceux qui se préparent au Baptême découvriront mieux le don de Dieu qui transforme toute notre existence en une source jaillissante pour la vie éternelle. Nous sommes invités à adorer Dieu le Père en esprit et en vérité, à faire la volonté de Dieu, à découvrir son amour à l’œuvre en chacun de nous.
Le 4e dimanche de Carême : la guérison de l’aveugle-né dans la piscine de Siloé nous montrera le Seigneur venant guérir les hommes de leur aveuglement et leur apporter la lumière. Ainsi, le passage de l’eau du baptême nous fait passer des ténèbres à la lumière du Christ et nous ouvre, par la foi, à la grâce Dieu. Jésus le Christ est la lumière du monde. Cet Évangile interpelle chacun de nous à répondre à cette question : « Crois-tu au Fils de l’homme ? » À la suite de l’aveugle-né, répondons joyeusement : « Oui, je crois Seigneur! ». Le miracle de cette guérison est le signe que le Christ, en rendant la vue, veut ouvrir également notre regard intérieur afin que notre foi soit de plus en plus profonde et que nous puissions reconnaître en lui notre unique Sauveur.
Nous nous trouvons face au mystère ultime de notre existence quand nous lirons l’Évangile du cinquième dimanche qui proclame la résurrection de Lazare. La communion avec le Christ, en cette vie, nous prépare à franchir l’obstacle de la mort pour vivre éternellement en Lui… Dieu a créé l’homme pour la résurrection et la vie; cette vérité confère une dimension authentique et définitive à l’histoire humaine, à l’existence personnelle. Privé de la lumière de la foi, l’univers entier périt, prisonnier d’un sépulcre sans avenir ni espérance.
Au terme de ce parcours du Carême, dans la Grande Vigile de la Nuit Sainte, préparons-nous à renouveler les promesses du Baptême et proclamons à nouveau que le Christ est le Seigneur de notre vie, de cette vie que Dieu nous a donnée lorsque nous sommes renés « de l’eau et de l’Esprit Saint », Cette année, que notre chemin de Carême qui a commencé le Mercredi des cendres soit un portail grandement ouvert pour la pratique traditionnelle du jeûne, de l’aumône, c’est-à-dire le partage et de la prière. Le mystère de Pâques dans lequel nous allons entrer, n’est rien d’autre que ce passage de la mort à la vie, du péché à la grâce. Nous sommes invités à nous mettre à l’écoute de la Parole de Dieu, à vivre de façon toujours plus radicale notre union au Christ et notre rencontre de Dieu.
Amen !
P. Thomas MBaye