Communauté des paroisses
St Jean-Paul II du Ribéral

28e dimanche ordinaire

Posté le 13 octobre 2025

Dans la mentalité biblique, la lèpre désigne toutes les maladies de la peau, repoussante en apparence, et pas seulement la lèpre au sens moderne (Lévitique 13 et 14). Aujourd’hui, Jésus guérit dix lépreux. Il les envoie aux prêtres, pour faire constater leur guérison selon les prescriptions de la Loi. La Parole prononcée par Jésus est vie et elle donne et redonne vie. Cette vie, Jésus la communique aux dix lépreux. Dans leur souffrance, ils étaient comme morts. Jésus leur redonne la vie. Les conditions qui devaient permettre la réintégration, des anciens lépreux, marginalisés, au cœur de la société des hommes étaient très rigides. En cours de route, les dix lépreux furent purifiés. La guérison se produit instantanément. Par le geste de Jésus, les lépreux sont arrachés à l’emprise de cet agresseur caché qu’est le mal. Ils peuvent réintégrer la communauté dont ils étaient exclus, les signes extérieurs de leurs péchés, ayant disparu. Malheureusement, il n’y a qu’un un seul, un Samaritain, qui revient spontanément sur ses pas remercier Jésus et rendre gloire à Dieu. Devant l’ingratitude des autres, Jésus se demande si les neuf autres n’ont pas été guéris ? Dans la première lecture, Naaman revient auprès d’Élisée pour rendre grâce au Dieu d’Israël. Il est même retourné en son pays avec de la terre d’Israël pour la déposer sous l’autel et y offrir désormais le sacrifice au seul vrai Dieu.

« Jésus, Maître, prend pitié de nous » crièrent-ils. Les lépreux ont reconnu l’autorité de Jésus, son autorité messianique dont la purification de la lèpre était comme le signe par excellence. Leur réintégration dans la communauté messianique dépasse les limites d’une guérison physique et individuelle.

Dimanche dernier, en cours de route, les apôtres avaient demandé à Jésus d’augmenter en eux la foi. Et voilà qu’un humble lépreux, un Samaritain, un schismatique de surcroit, pose un geste de reconnaissance en apportant ainsi un témoignage éclairant de foi. Nous voyons comment l’action de grâces est une des plus belles prières et une manifestation de foi ; sans elle, nos pratiques religieuses seraient vides de sens. Est-ce que les chrétiens sont dans l’action de grâces pour les dons innombrables qu’ils ont reçus : le message de la bonne nouvelle, le don de la foi, la promesse de la vie éternelle, l’Eucharistie, la splendeur de la création, les bienfaits de la science ou la solidarité humaine ? Le chrétien est invité à vivre dans l’action de grâces jusque dans ses épreuves parce que toute la vie chrétienne doit être la manifestation de sa reconnaissance. Il est juste que la prière et toute la vie chrétienne soient dilatés par l’action de grâces.

P. Thomas MBAYE