30e méditation du dimanche ordinaire
Voilà une expression qui revient souvent dans les conversations d’aujourd’hui, dans les cours de personnalité, dans les dynamiques de groupe ! Savoir s’accepter tel que l’on est, c’est si rare ! Et c’est difficile ! Et pourtant, si l’on est sincère avec soi-même, on n’admettra qu’aucun d’entre nous n’est sans péché. Au fond, on est content d’être ce que l’on est ! D’où vient donc cette difficulté à s’accepter soi-même pécheur, dans le quotidien ? Nous sommes prêts à accepter bien des choses : inconvénients, contrariétés, infirmités, même la mort, sauf nos propres limites de pécheurs ! Le Créateur, pleinement conscient des limites de ses créatures, les crées et recrées sans cesse, dans son plan de sagesse, c’est ainsi qu’Il nous aime. Mais quand nous nous rebellons ou luttons contre nos limites de pécheurs, c’est l’œuvre même de Dieu que nous refusons et que nous critiquons puisque nous en sommes mécontents.
L’attitude pharisaïque s’exprime dans l’arrogance ridicule de l’envie de paraître. Cet égoïsme vaniteux contraste au plus haut point avec l’oubli de soi que pratique Jésus venu pour sauver les pécheurs. Le paraître des pharisiens, leur suffisance religieuse et leur légalisme les détournent du vrai Dieu. Le pharisaïsme est une idolâtrie qui construit un faux dieu et une fausse religion. Alors que Dieu nous demande deux attitudes fondamentales : vérité de la conduite morale et humilité de notre situation devant Lui. L’idée d’abaissement est intrinsèquement liée à celle de la confession d’une faute personnelle. Ce n’est pas la piété des pharisiens que Jésus dénonce, mais leur doctrine elle-même, leur pratique religieuse tristement figée dans un formalisme très catégorique.
Dans la première lecture, Dieu ne considère pas la prière et l’offrande des hommes qui pratiquent l’injustice, mais il exauce la prière des humbles, des opprimés, des hommes droits. Dans l’évangile, Jésus loue la conduite du publicain. Tandis qu’il exalte l’humilité du publicain qui compte sur la grâce et la miséricorde de Dieu, Il rejette l’orgueil du pharisien, satisfait de lui-même avec complaisance dans ses pratiques extérieures. Le Chrétien sait que tout ce qu’il a reçu, vient de Dieu. Il sait aussi qu’il est pécheur, et il reste humble. Celui qui reconnaît ses fautes avec humilité est agréable aux yeux de Dieu. Celui qui se fie à lui-même et se croit supérieur aux autres n’est pas reconnu de Dieu. Jusqu’à quel point nous laissons-nous interroger par un tel texte ?
P. Thomas MBAYE















