La Mort produit la Vie
Humainement parlant, la vie du Christ n’a pas été une réussite. Dumoulin disait avec raison : « Le Vendredi Saint fut pour le Christ, en apparence, la faillite la plus retentissante que l’histoire ait jamais enregistrée. Ce jour-là, le Rédempteur vint échouer, lamentable épave, sur le rocher du Calvaire pour y couronner ses divins insuccès. Mais le Sauveur eut sa revanche le matin de Pâques, et ce fut la plus éclatante victoire de tous les temps ». Voilà notre grand modèle dans notre vie chrétienne et dans notre apostolat. Ne nous fions jamais aux apparences humaines ; elles sont souvent trompeuses et nous laissent dans l’illusion. Combien de vie humaines vécues dans l’ombre, ont semblé inutiles et sans rendement visible, sont remplies de richesses inouïes !
La mort de Jésus est un paradoxe. Il nous faut accepter ce paradoxe de la Providence produisant la vie par la mort, le succès par l’échec, la gloire par l’ignominie, la puissance par la faiblesse. C’est la loi du grain de blé : s’il ne meurt, il demeure seul ; mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruits. C’est la loi de l’Eucharistie : pain broyé, pain de vie ; vigne pressée, breuvage d’immortalité. Et c’est la loi du Christ mort pour nous donner la vie. Car, ne l’oublions pas, dans l’histoire de la Rédemption du monde, il y aurait surtout à mettre en lumière la fécondité divine des non-réussites humaines, ou du moins, des réussites à retardement, de tous les efforts patients, de tous les dévouements cachés, de toutes les générosités ignorées des hommes.
La loi de la vie chrétienne : la MORT PRODUIT LA VIE. Cette loi sera souvent vérifiée au cours de l’Histoire de l’Église. C’est quand tous les apôtres sont morts, et ils sont morts, pour la plupart, martyrs, que l’Église a des piliers solides sur lesquels elle continuera de s’édifier : « Le sang des martyrs est une semence de chrétiens »
En tant qu’envoyé du Père, Jésus est celui-là, que nous devons suivre pour avoir la vie véritable. Il est le bon berger qui nous conduit sur des chemins sûrs. Nous devons le suivre avec confiance et il nous mènera vers le Père.
P. Thomas MBAYE