Communauté des paroisses
St Jean-Paul II du Ribéral

Le Silence de Jésus (2ème partie)

Posté le 16 avril 2025

Pourquoi ce silence ?

Comment expliquer cette conduite du Seigneur Jésus ? on peut en présumer plusieurs raisons. Bornons-nous à celle-ci : nous donner l’exemple. Jésus voulait devenir pour nous un modèle parfait. C’est dans ce but qu’il s’est astreint au silence devant la souffrance, et, en même temps, pour mériter la grâce de l’imiter en cela. Aussi, après avoir présenté Jésus comme le grand modèle de la souffrance chrétienne, saint Pierre, s’inspirant d’Isaïe (53,22) souligne cet aspect de sa Passion et nous invite à l’imiter : « Le Christ a souffert pour vous, vous laissant un exemple pour que vous suiviez ses traces. Lui qui, outragé, n’a pas rendu l’outrage ; qui, maltraité, n’a pas fait de menaces, mais s’en remettait à Celui qui juge avec justice ». (1 P 2,21-23).

En contemplant Jésus dans sa passion nous voyons que le silence est le meilleur moyen de répondre aux injures, aux calomnies et aux fausses accusations dont nous pourrions être l’objet. Sachons ne pas opposer injure à injure, calomnie à calomnie, outrage à outrage ; ce que le démon ne manque pas de nous suggérer dans ces circonstances. Ne rien répondre qui nous blesse, nous abandonner en silence à la volonté du Père, est une réponse sublime à ses yeux et des plus déconcertantes pour ceux qui nous veulent du tort.

Tout supporter avec patience et remettre sa réputation entre les mais de « Celui qui juge avec justice » fut l’attitude de Jésus. Pourquoi ne serait-elle pas la nôtre ? Dieu n’abandonne jamais ceux qui se confient à sa Providence. Si nous avons conscience d’avoir fait notre devoir « laissons parler » et demeurons en paix. À ceux qui nous font du tort rendons le bien pour le mal, et rappelons-nous que Jésus a prié pour ses persécuteurs.

À l’école de Jésus, nous apprendrons à garder silence : ce silence favorisera notre intimité avec Dieu. Garder le silence sera souvent le seul moyen de conserver la charité et la paix. Se justifier, s’excuser n’arrange rien et parfois gâte tout. Le silence, au contraire, fait de soumission amoureuse et d’abandon confiant à la volonté du Père, contribue efficacement à notre salut personnel et au salut du monde. Si les circonstances nous obligent à parler, sachons user de modération, nous limitant à ce qui est nécessaire. Sachons recourir à Jésus, pas pour avoir la grâce de mourir sur une croix, mais pour avoir le courage de vivre son silence. Un proverbe africain dit : « l’océan est profond mais silencieux, alors que la ruisseau est bruyant mais s’évapore vite ».

Bonne méditation !

P. Thomas MBAYE