L’humain dans l’église (2°partie)
Suis-je sûr de Jésus-Christ ?
Si je suis sûr de Jésus-Christ, plus précisément de sa Parole, de sa Toute-Puissance, de sa Sagesse, de sa Miséricorde, mes convictions ne dépendront plus de la sainteté ou l’infidélité de ses membres, mais elles seront basées sur le seul fondement solide : « Nul ne peut poser un autre fondement que celui qui a été posé : JÉSUS-CHRIST. (1 Co 3,11). Et si j’en suis profondément convaincu, je pourrai dire avec le même saint Paul « Je sais en qui j’ai cru » (2 Tm 1,12) et dire encore : « Qui donc nous séparera de l’amour du Christ ? [] Oui, j’en ai l’assurance, ni … ni … ni …, rien ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu manifesté dans le Christ Jésus Notre Seigneur » (Rm 8, 35-39).
Si nous restons cramponnés à Jésus-Christ, enracinés et fondés en Lui, rien ne pourra nous ébranler quoiqu’il arrive dans l’Église avec tout l’humain qui s’y trouve : les infidélités, les trahisons, les faiblesses, les scandales. Si je suis sûr de Jésus-Christ, je serai sûr de son ÉGLISE. Cette motivation est tellement importante pour tout chrétien.
Suis-je « plus suppliant » ?
Toute célébration eucharistique nous rappelle ce devoir de prier pour l’Église. Si je souffre de voir trop d’humain dans l’Église, ma prière devrait en devenir plus suppliante. Est-ce que je prie pour notre Église si souvent blessée par certains de ses membres ? Ai-je le souci de prier d’une façon spéciale pour les personnes impliquées dans ces délits ou scandales que nous rapportent régulièrement les mass médias ? Que d’angoisses ! Que de remords ! Que de blessures dans le cœur de tant d’êtres humains ! Pour toutes ces personnes, Seigneur, prends pitié ! Mais, « Que celui qui est sans péché leur jette la première pierre ! »
Il est facile de critiquer l’Église. Qui n’a pas entendu dire : L’Église devrait… » On oublie que l’Église, comme le disait Georges BERNANOS, « a besoin de notre sainteté que de nos critiques ». On oublie que l’Église n’est pas uniquement une institution, mais qu’elle est aussi communion, FAMILLE. L’Église, c’est nous tous, c’est vous, c’est moi. À certains moments nous aimerions même pouvoir réformer l’Église. Même ceux et celles qui qui se considèrent comme membres du Peuple de Dieu à part entière, se surprennent à affirmer : « l’Église devrait… » Et on y va de mille avis et opinions. Mais nous oublions trop souvent qu’elle est en même temps humaine, donc menée par les hommes et nous avons mille choses à lui reprocher. Si nous avions autant de zèle à nous réformer nous-mêmes que nous en avons pour vouloir réformer les autres, l’Église changerait de visage ! Au lieu de « l’Église devrait. » on entendrait plus souvent : « Je devrais » ou mieux : « Je dois ». On ne réforme l’Église qu’en souffrant pour elle, on ne réforme l’Église qu’en souffrant pour l’Église invisible.
L’humain dans l’Église ne devrait pas nous en éloigner, mais affermir notre foi et nous rappeler constamment qu’elle est à la fois divine et humaine. Jésus a promis qu’il serait avec elle jusqu’à la fin des temps. Les fondateurs et fondatrices des congrégations religieuses ont connu une Église parfois corrompue, mais au lieu de la quitter, ils se sont attachés à elle, et l’ont réformée par leur sainteté. On ne réforme les vices de l’Église qu’en prodiguant l’exemple de ses vertus les plus héroïques. « Il est possible que Saint François n’ait pas été moins révolté que Martin Luther par la débauche et la simonie des prélats. Il est même certain qu’il en a plus cruellement souffert, car sa nature était bien différente de celle du moine Allemand. Mais il n’a pas défié l’iniquité, il n’a pas tenté de lui faire front, il s’est jeté dans la pauvreté. Au lieu d’essayer d’arracher à l’Église les biens mal acquis, il l’a comblée de trésors invisibles, et sous la douce main de ce mendiant, le tas d’or et de luxure s’est mis à fleurir comme un haie d’avril », écrivait Georges BERNANOS, Frère Martin, dans « Esprit », 19e année, n°183).
Robert Stephenson Smyth Baden-Powell, fondateur du scoutisme écrivait dans Route du Succès, « Le bonheur ne peut se concevoir en dehors de la religion. Si tu veux faire route vers le succès, c’est-à-dire vers le bonheur, il ne faut pas seulement que tu te gardes de ce que pensent et disent les autres, mais que tu mettes ta religion à la base de ta vie.
On souffre de voir l’Église si défigurée, si peu connue ou mal connue, si peu aimée, même par ceux qui ont promis solennellement de l’aimer sans réserve. Tant de chrétiens vivent aujourd’hui sans s’intéresser à l’Église, à cause de l’humain qui s’y trouve. Alors que tout chrétien qui souffre de cet état de choses dans l’Église devrait s’employer de toutes les manières à prier pour Elle. Tout ceci indique la responsabilité des chrétiens. L’Église a besoin de la sainteté de ses membres. Le Christ ne peut agir dans l’Église que pour autant qu’Il y trouve des disciples dociles à son action.
Bonne méditation à tous !
P. Thomas MBAYE